2017-06-16

N_Noms des dénonciateurs et des dénoncés

 
Concernant l'époque de la Révolution française, parmi les listes innombrables, il en est une, fort étonnante, qui rassemble côte à côte les dénonciateurs et les dénoncés.


Voici les premières lignes de ce livret, imprimé à Lausanne en 1795 :
« Plusieurs Citoyens de Lyon, qui s’étoient réfugiés dans notre ville, et à qui nous avons donné l’hospitalité pour le soustraire à la hache triumvirale, nous ont fait parvenir, après leurs retours dans leurs foyers, les listes de dénonciateurs et dénoncés, avec prière de les faire imprimer. Nous avons acquiescé à leur demande et nous sommes persuadés que non seulement nous rendions service aux braves Lyonnais, en publiant ce recueil qui leur fera connoitre les bons et les mauvais Citoyens, […] »

Assurément ce document est important pour le généalogiste qui travaille sur cette période.
Les noms sont rangés par adresse, et l’on remarque tout de suite que les dénonciateurs de la première colonne habitent le même quartier que ceux qu’ils dénoncent.
 

On retrouve Pierre Antoine Barou du Soleil dont je vous ai raconté l’histoire. Son nom apparaît trois fois (p.15, p.24 et p.25) dénoncé par différents commissaires.

La famille Margaron a été éprouvée puisque le père, Gaspard fut guillotiné. Le patronyme figure sans le prénom mais je sais que ses fils Antoine, Jacques et André se sont enfuis en Suisse. (voir E_Emigrés) Ils étaient partie prenante dans la publication de ce livret à Lausanne.
On voit : p.37 section de la Croisette : Margaron_ p.61 section de rue du Buisson : Margaron
p.8 section de la Côte : plusieurs commissaires ont dénoncé Jacques Margaron et son beau–frère François Lupin qui a été fusillé.


« La dénonciation est une vertu républicaine » 
Cette phrase est inscrite dans le procès de Gaspard Margaron.

Chaque dénonciation rapportait 30 frs au dénonciateur.


Après la Révolution, une soixantaine de dénonciateurs ont été placés dans les prisons pour les soustraire à la colère des lyonnais. Un groupe d’hommes, réunis place Bellecour, se mit en marche, traversa le pont sur la Saône et arriva devant la porte des prisons de Roanne. Les gardes eurent à peine le temps d’analyser la situation : s’ils barrent l’entrée, ce sera un bain de sang violent, s’ils livrent les prisonniers, il n’y aura pas de pitié pour les dénonciateurs. 
Vous devinez la suite de l’histoire …


Source : Livres numériques à télécharger 

  • Liste générale des dénonciateurs et des dénoncés, tant de la ville de Lyon que des communes voisines et de celles de divers départemens de l'imprimerie de la Société typographique, 1795 -108 p.


  • Compte rendu aux sans-culottes de la République française, par très-haute, très-puissante et très-expéditive dame Guillotine contenant le nom de ceux à qui elle a accordé le passeport pour l'autre monde
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31473440q

Parties 3 et 4 concernent Lyon. Et par chance : 
"Antoine Margaron, âgé de 42 ans , né à Lyon, dept du Rhône, place des Cordeliers, marchant de gaze, commandant de bataillon, condamné à mort et non exécuté, attendu son évasion ".




  • Nom des 15 scélérats échappés des prisons de la Maison commune, le 21frimaire de l'an II : mercredi 11 décembre 1793 
https://books.google.fr/books?id=5MM7AQAAMAAJ&pg=PA205&dq=Papiers+in%C3%A9dits+trouv%C3%A9s+chez+Robespierre

Où l'on voit l'évasion d'un des frères Margaron 35 ans ; bel homme, visage plein et rond, marchand de gaze, 5 pieds 7 pouces

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