2017-06-23

T_Trop c’est trop à St-Tropez et en Provence

Farandoles révolutionnaire à Riez


J’avais une grande envie de visiter ma Provence (voir ChallengeAZ 2015) et d’aller à Saint-Tropez (voir ChallengeAZ 2016) pendant la Révolution.
Vous avez pu lire le cahier de Doléances de Saint-Julien et je continue l’enquête pour voir quelles étaient les revendications de mes ancêtres provençaux.

En Provence, la Révolution fut bien accueillie.
Les hommes se réunissaient dans les clubs, ils contestaient les pouvoirs religieux ou seigneuriaux. Plus de la moitié des communautés était en procès avec son seigneur.
Sur cette carte d'entrée de la Société des Amis de la Liberté et de l'Egalité, à Varages, 1792_1793, comme dans d'autres villes, la pique est l’emblème de l’homme libre. 


Carte de la Société des Amis de la Liberté et de l'Egalité
à Varages, 1792_1793


Les habitants de la sénéchaussée de Draguignan ont rédigé des cahiers de doléances. Par chance, ils n’ont pas été perdus et ils ont été rassemblés par un archiviste, Frédéric Mireur.


J’ai parcouru quelques unes des 537 pages numérisées et consultables sur Gallica. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5597212r

La table des matières (p.521): c’est un index où sont rassemblés par ordre alphabétique les lieux, les termes de droit, et un florilège de mots dont j’extrais ceux qui me parlent :
« la mortalité des oliviers, des vignes, les moulins, les pâturages, les pigeons et les pigeonniers, le prix du sel, les truffes, les troupeaux… » autant de pages à ouvrir.

Il est particulièrement intéressant de lire un glossaire des termes empruntés soit à l’ancien droit, soit aux coutumes et institutions de la Provence. (pages 509 à 520) 


A Saint-Tropez, le 22 mars 1789, nos ancêtres demandent :

« Sur la répartition égale de l’impôt sur toute les terres, sans aucune exception, ni distinction, à perpétuité : il est juste, il est convenable que chacun, proportionnellement à ses biens, participe aux charges d’une société dont il profite des avantages. » (p.401)


Ils demandent la suppression de la dîme payée à l’Église.
«Le lieu de Saint-Tropez est d’ailleurs grevé de 60 000 livres de dettes pour avoir toujours seul fourni, […] l’entretien d’un port qui est l’unique sur la côte , de Toulon à Antibes, qui présente un asile sûr et commode à tous les navigateurs. »


Leurs voisins de Sainte-Maxime ont beaucoup d’humour :

« Sire, nous sortons du fond de la mer comme Jonas du sein de la baleine » 
Je vous invite à lire la suite pleine d'esprit (vue 407).





En dépit d’une déférence au roi au début de la rédaction de ces cahiers de doléances, la Provence reste réservée à l’égard du pouvoir parisien. 
La Révolution va transformer cette province, la diviser et la rattacher au pouvoir centralisé.

2 commentaires:

  1. Précieux cahiers de doléances qui permettent de prendre le pouls des paroisses

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    1. C'est une chance lorsqu'ils ont été conservés et numérisés.

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