2015-10-26

Jean Baptiste Rebufel et Jean Baptiste Marquet étaient amis, on peut le supposer

Saint-Tropez en 1815


La scène se passe dans le cimetière (ancien) derrière l’église, sur la place de l’ormeau.

Appolonie Marquet se trouve avec ses filles jumelles, Victoire et Marianne. Les fillettes, âgées de dix ans, pressent leur mère de questions sur ses ancêtres.

  •        C’est vrai que tes grand-pères avaient les mêmes prénoms ?
 Je n’ai pas connu Jean Baptiste Marquet qui est mort très longtemps avant ma naissance.
Les Marquet sont de Saint-Tropez où les parents de Jean Baptiste se sont mariés en 1676.

Mon grand-père maternel, on l’appelait Jean Rebufel, mais il portait les deux prénoms Jean Baptiste. Il venait de Séranon. 

 Dans les montagnes des Alpes-Maritimes, entre Grasse et Castellane, sur la route que notre empereur Napoléon a suivi au mois de mars de cette année.

La famille Rebuffel est une ancienne famille implantée à Séranon, depuis le Moyen-Age. Le vieux village était perché sur la crête au sommet du Baou Roux puis les habitants se sont installés dans la plaine où ils ont fondé des hameaux.
La famille David, habite Val de Roure « la vallée des chênes » depuis plusieurs siècles. Nos ancêtres étaient laboureurs, ils cultivaient le blé qui poussait bien sur les terrains de l’adret. L’hiver est rude dans la montagne qui se blanchit de neige. Mon aïeul Jean Baptiste a préféré tenter sa chance et s’installer à Saint-Tropez.

Jeanne Davite et Philippe Rebufel sont mes arrières-grand-parents, précise Appolonie.
En arrivant à Saint-Tropez, Rebuffel a perdu un f, Davide s’est transformée en Davite sur les registres d’état civil.
Jean Rebufel a épousé Thérèse Féraud (fille de Jacques Féraud dit La Liberté) en 1722. Regarde leur contrat de mariage. Personne ne savait écrire et l’erreur n’a pas été rectifiée.

La mère de Thérèse, Louise Meifrette, a donné en dot une partie de maison située au quartier de Cavaillon. Il y  avait encore une vigne que Jean a cultivée, elle est sise au quartier Saint-Joseph.


Mes deux grand-pères, Jean Baptiste Rebufel et Jean Baptiste Marquet étaient amis et voisins.




        
  •   Étaient-ils marins comme notre père et tous nos oncles ? 
 Mes ancêtres n’avaient pas une vie de marins comme ceux de ton père, ils étaient des hommes de la terre, travailleur, laboureur, voilà leur métier au début.
  • Comment sais-tu qu’ils étaient amis, nos deux Jean Baptiste ?
 En 1717, Marquet qui était veuf depuis dix ans, se remarie avec Marguerite Paule, de Vergons. Neuf mois et un jour après la noce, nait leur premier fils, Jean Baptiste. Marquet avait dit à Rebuffel qu’il souhaitait un garçon et que ce serait bien que celui-ci porte leur prénom. Rebuffel accepta d’être le parrain de ce bébé fragile.
« L’an mil sept cent dix sept et le dix du mois de novembre à deux heures après-midi, dans l’église parroissiale de Saint-Torpez, a été suplée les cérémonies du baptême par moi, prêtre soussigné, à Jean Baptiste Marquet, fils de Jean Baptiste travailleur, et de Marguerite Paule du lieu de Vergons, mariés, né le neuvième du courant à deux heures du matin, le parrain a été Jean Baptiste Rebufel de Séranon et la marraine Élisabeth Dalere qui n’ont sceu signer v  baptisé à la maison, à cause qu'il s'est trouvé en danger de mort, par Élisabeth sage-femme »
Saint-Tropez BMS, 1711-1727, registre 2 MI EC2924R1, p.120/290

Huit semaines plus tard, l’enfant mourait.
« L’an mil sept cent dix huit et le neuf du mois de janvier a été enterré dans le cimetière de cette paroisse Jean Baptiste Marquez fils de Jean Baptiste Marquez matelot et de Marguerite Paule baptisé dans cette église le dix du mois de novembre dernier, le père et les parents ont assisté à l’enterrement avec les prêtres de la paroisse… »
Saint-Tropez BMS, 1711-1727, registre 2 MI EC2924R1, p.122/290

 A cette époque là, mon grand-père Marquet était matelot depuis moins de deux mois. Il était content d’avoir obtenu ce travail. Il pensait que plutôt que de rester travailleur, ce qui est certes honorable, il aimait mieux partir en mer sur ces tartanes qui font rêver tout le monde à Saint-Tropez. Le salaire serait meilleur si le patron était prospère.

Deux ans après est née ma tante Marguerite Rose, puis Jean Joseph mon père. Il n’a guère eu le temps de connaitre sa maman qui est morte de maladie en 1723, alors qu’il avait un peu plus de 19 mois.
Jean Baptiste Marquet se trouva veuf pour la deuxième fois.

Mon père n’avait pas neuf ans lorsque son père est mort.

 Les deux amis, Jean Baptiste, ont dû se faire la promesse de marier leurs enfants, on pourrait le supposer. Qu'en pensez-vous ?

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