2016-03-15

Les femmes, le deuil au XIXe siècle

Correspondance de condoléances.



Je viens de présenter (au groupe PFL de la SGLB) la deuxième partie de l’étude du fonds d'archives du XIXe siècle qui m'a été confié.  
Je me suis penchée sur le thème du deuil à travers la correspondance de condoléances et les gestes des socialités qui entouraient la mort autrefois.

1909,Jacques Barcat 

La lecture de ce fonds illustre dans quelle mesure il est indispensable, au XIXe siècle, de tenir une correspondance afin de faire vivre le lien social et d’entretenir des relations familiales, lorsque selon les circonstances où l’éloignement, on ne peut pas faire des visites aux cousins.
Les femmes ont pour mission de préserver l’espace familial, d’assurer sa survie. Un espace où l’on peut se réjouir lorsque la famille s’agrandit : Zélia (dont je vous parlerai dans le billet qui va suivre) écrit des lettres pour annoncer les naissances, pour faire part des mariages (ce sera mon prochain sujet d’étude). Un espace aussi pour consoler les peines et les deuils et témoigner de la solidarité familiale.


Édouard Vuillard, Deux femmes sous la lampe, 1892 https://www.centrepompidou.fr


Le décès d’une personne provoque un déséquilibre dans le tissu relationnel de la famille et de la société. En ce qui concerne les proches du défunt, la mort produit un changement de statut : l’épouse devient veuve, le fils devient chef de famille … Il faut réajuster la place de chacun dans la configuration familiale.

Les différents rituels et pratiques permettent la réaffirmation de la cohésion du groupe. Les funérailles sont l’occasion de montrer la vie de la famille. En témoignent les faire-part qui s’allongent, rassemblant tous les membres en précisant le lien de parenté dans le réseau familial. 

En province, en 1873 à Lyon, les veuves portaient le deuil pendant deux ans. Les veufs pendant un an. 
Comment prendre le deuil, c’était une question importante à laquelle répondaient les traités de savoir-vivre.

Le savoir-vivre..., 
Clarisse Juranville
Une recherche dans Gallica ...

et voilà le livre :

JURANVILLE, Clarisse,
Le savoir-faire et le savoir-vivre, 
guide pratique de la vie usuelle 
à l’usage des jeunes filles,
Paris, Veuve P. Larousse, 9e éd. 1886, p. 228-233 




Pour voir ma bibliographie 
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Bibliographie

Correspondance de condoléances au XIXème siècle

  
.          Philippe Ariès, Essais sur l’histoire de la mort en Occident du Moyen Age à nos jours, Seuil, 1975
·         Philippe Ariès et Georges Duby (dir.) Histoire de la vie privée, tome IV « De la Révolution à la Grande Guerre », Paris, Seuil, 1987

.          Michelle Perrot, La vie de famille au XIXe siècle,  Seuil 2015 
           suivi de
·         Anne Martin-Fugier, Les rites de la vie privée bourgeoise

·         Bernard Berthod, Elisabeth Hardouin-Fugier, Les ex-voto de Fourvière, La Taillanderie, 2008.

·         Jean-Paul Barrière, « Les veuves dans la ville en France au XIXe siècle : images, rôles, types sociaux », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 114-3 | 2007, http://abpo.revues.org/438

·         Cécile Dauphin, Pierrette Lebrun-Pezerat, Danièle Poublan, Ces bonnes lettres. Une correspondance familiale au XIXe siècle, Paris, Albin Michel, 1995. http://correspondancefamiliale.ehess.fr/


·         JURANVILLE, Clarisse, Le savoir-faire et le savoir-vivre, guide pratique de la vie usuelle à l’usage des jeunes filles, Paris, Veuve P. Larousse, 9e éd. 1886, p. 228-233

.         Alain Kerhervé, La lettre de correspondance dans les secrétaires du XVIIIe siècle, article p. 105 à 126, in XVII-XVIII. Revue de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles.  Année 2006  Volume 62  Numéro 1 pp. 105-126

·         Christiane Montandon-Binet et Alain Montandon, Savoir mourir
http://books.google.fr/books?id=mPrRUq1FVooC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_atb#v=onepage&q&f=false  

.         Dominique Picard, Transition et ritualité dans l’interaction sociale,

Voir aussi :
  

4 commentaires:

  1. Bravo ! Belle étude et très bien illustrée (et Vive Gallica !)

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  2. Après la retranscription de mes lettres d'Alexandrine, j'ai plein d'articles à lire. Je ne vais pas manquer d'occupations si tant est que j'en avais besoin !

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  3. Intéressant, merci Marie de nous partager ainsi les résultats de ton étude !

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  4. Je maintiens ce que j'ai dit hier qui est apparu en anonyme (oups), trop bien le challenge de Marie !

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